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Faut-il avoir joué aux éditions précédentes .hack ?
Il faut avouer que .hack a été quelque peu un précurseur avec son univers futuriste plongeant les personnages dans un jeu de rôle massivement multijoueur immersif grâce à la réalité virtuelle quand on voit le succès d’une autre production japonaise basée sur le même thème, Sword Art Online. A l’image d’un «The Legend of Heroes», les jeux .hack ont toujours été divisés en plusieurs volumes (si l’on met de côté .hack Link sur PSP et .hack Versus), les joueurs devant attendre souvent une année pour accéder à la suite de l’histoire ainsi qu’à de nouvelles fonctionnalités. Ce modèle offrait une certaine continuité puisque l’on pouvait charger sa sauvegarde sur le nouveau volet en gardant son niveau, ses objets, son argent… Système qui a été conservé sur ce remaster.
CyberConnect 2 a même été plus loin puisque la licence s’est aussi déclinée en anime, en romans, en mangas, et en CD audio. En ce qui concerne.hack//G.U, l’anime .hack Roots de 26 épisodes se révèle particulièrement intéressant puisqu’il est, en quelques sortes, un préquel qui permet de mieux comprendre les motivations du héros et le contexte en début de partie. Edité chez nous par Beez, on comprend que la série ne figure pas sur le jeu, mais c’est tout de même un gros manque pour les nouveaux joueurs qui risquent de ne pas tout saisir. En revanche, pas besoin d’avoir joué à la précédente quadrilogie ou aux autres déclinaisons pour pleinement profiter de .hack//G.U sauf pour quelques clins d’œil occasionnels. De toute façon, CyberConnect 2 a prévu le coup puisque vous pouvez consulter un résumé dans une section dédiée du menu principal. Les quatre premiers jeux sont racontés brièvement sous la forme d’un journal vidéo.
«Welcome to The World»
L’histoire de .hack G.U se déroule 7 ans après les événements de la précédente quadrilogie, le MMORPG «The World» a bien changé avec sa version «R:2». Il est devenu un lieu presque anarchique où les PK (pour Player Killer ou tueur de joueurs) pullulent, ce qui rend le jeu difficile d’accès pour les débutants qui se retrouvent vite dégoûtés par cette violence. Haseo est l’un de ces noobs fraîchement débarqués qui fera les frais de ce contexte. Toutefois, il sera sauvé par un joueur mystérieux appelé Ovan qui le recrutera dans la guilde de la Brigade du crépuscule. Après ça, nous avons droit à un simple «8 mois plus tard». Cette ellipse temporelle correspond à ce qui est raconté dans l’anime .hack Roots.
Cette période marque un tournant pour Haseo qui se retrouve entraîné dans des événements qui dépassent le stade du simple jeu. Il est témoin de la mort étrange de sa camarade de la brigade du crépuscule, Shino, assassinée par un mystérieux PK surnommé Tri-Edge. A la suite de ça, cette dernière est victime d’un coma dans le monde réel. Pour la sauver, Haseo se met à traquer tous les PK en espérant retrouver Tri-Edge quitte à se laisser consumer par la haine en devenant «la terreur de la mort». Il finit par le rencontrer de nouveau sur les lieux du crime mais son combat contre lui réinitialise son personnage le faisant revenir au niveau 1.
L’histoire et l’ambiance de .hack//G.U sont de gros points forts qui nous font accrocher à l’aventure comme jamais, de plus le tout est bien développé à travers les trois volumes.
Haseo est un anti-héros comme on les aime, son côté solitaire et teigneux le rendent attachant. Le voir mûrir à travers ses aventures est l’un des attraits du soft mais même s’il est constamment sur le devant de la scène, les autres personnages qui se rajoutent progressivement ne sont pas en reste et arrivent à dynamiser la progression. Malgré tout, le scénario est sans conteste le point fort de .hack//G.U. La traque de Tri-Edge débouche sur une intrigue plus complexe que les trois volumes développent très bien mais avec parfois, il faut l’avouer, quelques coups de mou. La narration traîne en longueur par moment, et quelques cutscenes peuvent être longuettes. On constate cela surtout dans le volume 2 par exemple.Néanmoins ne vous y trompez pas, l’intrigue de .hack G.U et ses personnages sont clairement au-dessus du lot quand on parle de RPG japonais. On apprécie également le petit côté philosophique propre à la série et son avant-gardisme en ce qui concerne des sujets actuels (vie réelle et vie virtuelle, réseaux sociaux, réalité virtuelle…). Par ailleurs, ironiquement, .hack//G.U (le volume 1 étant sorti en 2006 sur PS2) se déroule en 2017.
Un RPG dans le MMO, un MMO dans le RPG
La marque de fabrique de la saga .hack, et plus précisément son originalité, est de nous plonger dans une simulation de MMORPG sans le côté online évidemment. On dispose d’une interface classique où l’on peut lire ses mails, consulter les forums, les sites d’informations mais surtout se connecter à «The World». La mise en scène est poussée jusqu’au bout puisque l’on est souvent forcé de se déconnecter pour consulter ses mails et faire progresser le scénario. On peut également y trouver du contenu annexe en allant consulter les rumeurs sur les forums de discussions par exemple.
Dans The World, où l’on contrôle uniquement Haseo, il est possible d’explorer des zones ouvertes ou bien de parcourir des donjons labyrinthiques et tout ça, seul ou en invitant des amis. Bien que ces escapades soient un peu répétitives à la longue, CyberConnect 2 a inséré pas mal d’événements aléatoires pour nous immerger un peu plus dans l’ambiance MMO avec la présence de PK, des bêtes à chasser, des créatures à récolter (les fameux chim chim) pour activer des mécanismes… On peut aussi évoquer des activités de guildes, des quêtes annexes, PVP en arène, de la moto… Chaque volume apporte son lot de petites nouveautés ce qui permet de ne pas non plus trop s’enfoncer dans la redondance.
Un grand travail de remasterisation
Même si les titres .hack G.U étaient de bons RPG sur PS2, il ne faut pas oublier que le poids des années est tout de même là et que les porter aujourd’hui sur PC et PS4 est un risque surtout pour nous, européens, qui n’avons pas connu la série à l’époque. Et pourtant, force est de constater que CyberConnect 2 a réalisé un travail colossal de polissage pour rendre les softs plus que potables sur nos plateformes actuelles. Que ce soit les textures, la modélisation des personnages, la résolution (1080p), on sent que le studio a fait le maximum pour mettre son bébé au goût du jour. Les cinématiques en particulier, sont presque méconnaissables dans le bon sens du terme. De quoi découvrir ou redécouvrir les trois volumes de manière optimale. Exit les temps de chargement affreusement longs sur PS2 par exemple.
Cyberconnect 2 aeffectué un travail de polissage particulièrementréussi ce qui le rend plus qu’appréciable aujourd’hui malgré son grand âge
Côté Gameplay
Le gameplay a lui aussi reçu quelques ajustements. Encore aujourd’hui, les combats restent bons en termes d’Action/RPG même s’ils deviennent rapidement répétitifs d’un volume à un autre.
Les affrontements sont plus rapides, plus fluides (avec du 60 FPS), et moins contraignants grâce à une augmentation des dégâts infligés.
Cependant, probablement dans un souci de ne pas «choquer» cette génération avec un système de jeu d’un autre temps, beaucoup de choses ont étémodifiées pour rendre le titre moins difficile. Si l’on peut comprendre dans une certaine mesure comme le fait de pouvoir recommencer un combat perdu et de ne pas retourner au menu principal, on note cependant une grosse baisse de challenge et un gros déséquilibre. Avoir trois ou quatre niveaux de moins que vos opposants pourra être un parcours du combattant tandis qu’en ayant un ou deux d’avance, cela se transforme en promenade de santé. Et nous sommes souvent dans le second cas de figure.
Par contre, les combats d’avatar sont beaucoup plus sympas à jouer et le rendu visuel est tout simplement impressionnant.
Le Volume 4 Reconnexion
Cerise sur le gâteau, CC2 ajoute une nouveauté en plus de ce remaster, un quatrième volume inédit qui offre une conclusion définitive à l’histoire d’Haseo.
Se déroulant un an et trois mois après la fin de la trilogie, nous n’en dirons pas plus pour ne pas spoiler les événements qui le précèdent, mais la conclusion devrait ravir les fans. Bien plus court que ces aînés, cet opus est aussi une démonstration de force avec un Haseo qui obtient la forme finale de sa classe. C’est un déchaînement de pouvoirs impressionnant qui nous est offert durant les combats. Nous avons même droit à de nouveaux compagnons inédits comme Tabby de l’anime .hack Roots. La palme revient incontestablement aux cinématiques en CG qui nous emportent dans le feu de l’action avec des scènes souvent bluffantes comme celle du combat final.
Le volume 4 est un bonus que l’onaccueille avec plaisir
Une bande son étonnante
Une dernière chose doit être mentionnée. Avec son histoire, l’une des grandes forces de la licence est sa bande son et elle ne déçoit clairement pas dans G.U. Sûrement le meilleur travail de CyberConnect 2 à ce niveau-là.
Les thèmes dramatiques ou épiques ne manquent pas et l’on peut même entendre des compositions plus loufoques comme le thème de «Piros le troisième» écrit par le directeur du studio en personne (ce personnage loufoque est d’ailleurs basé sur lui).
N’oublions pas non plus la présence du doublage anglais et japonais de très bonne qualité. Nous avons même droit à un mode parodie où des cinématiques du jeu ont été doublées de façon humoristique. Onsalue l’effort d’apporter du contenu supplémentaire pour ceux ayant déjà complété les opus sur PS2 même si cela ne concerne pas vraiment notre continent.